Historique du TCD Orage

1966 - 1976

1977 - 1987

1988 - 1998

1999 - 2009

Texte et photos / Jean-Michel Roche - Netmarine / Remerciements

 

1999

Privé d'activité à la mer pour raison d'entretien de longue durée, le TCD Orage a profité de cette indisponibilité pour renouer les liens qui l'unissent à sa ville marraine, Limoges, ainsi qu'à ses anciens marins. Une délégation de la capitale du Limousin ainsi qu'une importante représentation de «La Frégate», l'association des anciens marins de Limoges, ont été reçues par l'Orage les 21 et 22 janvier à Toulon.

A l'issue de l'IPER, le bâtiment effectue un stage de remise en condition (15 au 26 mars) avant de participer au cours de l'année 1999 à 3 missions de transport opérationnel d'éléments français, entre le territoire national et les Balkans.


Débarquement de frêt humanitaire à Dürres (Albanie)

Du 1er au 11 avril, les armées achemine près de 600 tonnes de fret humanitaire dans le cadre de l'opération Trident humanitaire, destinée à venir en aide aux réfugiés kosovars. Le TCD Orage participe à l'opération. Le bâtiment, parti de Toulon le 9 avril, arrive dans le port de Dürres (12 avril), en Albanie. Il va permettre de doubler la capacité du transport héliporté et la mobilité de l'ensemble du détachement : 110 véhicules supplémentaires sont débarqués, ainsi qu'un détachement de 120 cavaliers du 1er régiment de Hussards Parachutistes de Tarbes et de 80 hommes de la Sécurité civile.

L'Orage effectue une 2ème mission Trident (11 au 27 juin) de transport du deuxième échelon de la force d'interposition au Kosovo, avec une escale à Thessalonique (16 au 23 juin).


1998 : Le CF DE OLIVEIRA, commandant l'Orage

Parti de Toulon, le 11 août pour une 3ème mission Trident (Allied Harbour), le TCD Orage arrive dans le port de Durrës (14 août), après trois jours d'une calme traversée. L'embarquement des cinq régiments stationnés en Albanie, dont 250 hommes du contingent français de l'Afor, depuis près de 4 mois, s'effectue avec rapidité. Le TCD Orage reprend la mer en fin d'après midi. Le 17 août, un incendie se déclenche au compartiment auxiliaires bâbord. Il sera rapidement maîtrisé.

Le 3 septembre, le capitaine de frégate Emmanuel DE OLIVEIRA prend le commandement du bâtiment.

Un mois plus tard débute une mission en océan Indien (1er octobre au 5 décembre). L'Orage fait escale à Port-Saïd (6 au 8 octobre), Djibouti (12 au 14 octobre), Wudam (Oman - 19 octobre), Masirah (Oman - 20 au 22 octobre), Mascate (Oman - 27 au 31 octobre). Le soir du 1er novembre, après avoir quitté Al Jubail en Arabie Saoudite, le Var et le Nivôse ont rejoint l'Orage qui venait de Mascate. Cette rencontre a été l'occasion d'effectuer un ravitaillement en carburant avant de faire une escale commune à Doha (2 au 6 novembre), capitale du Qatar. La mission se poursuit par des escales à Koweit City (7 au 8 novembre), Jebel Dhana (E.A.U. - 10 novembre), Dubaï (11 au 14 novembre), Djibouti (19 au 21 novembre) Eilat (25 au 28 novembre)et Suez (29 au 30 novembre), pour un retour à Toulon le 5 décembre.

2000


Débarquement d'un AUF1 (1999)

Il accomplit la mission Corymbe 51 à l'occasion des élections présidentielles sénégalaises (7 février au 31 mars) au cours de laquelle il fera escale à Mindelo (Cap Vert - 17 au 23 février) et Praia (Cap Vert - 6 au 11 mars).

En mai, il effectue l'exercice Dynamic Mix (18 au 31 mai) avec escale à Cagliari (20 mai), suivi d'une mise en alerte opérationnelle suite aux évènements au Liban.


2000 : Le CF GAUTHIER, commandant l'Orage

Après une dernière campagne d'hélipontages (19 au 23 juin) et des permissions d'été , c'est à l'occasion des élections présidentielles ivoiriennes qu'il repart en mission Corymbe 54 en Afrique (10 août au 24 novembre). Il fait escale à Dakar (18 au 23 août), Libreville (29 août au 8 septembre), Dakar (15 septembre au 3 octobre), Cotonou (13 au 20 octobre), Douala (4 au 9 novembre). Il fait un dernier passage à Dakar (16 au 17 novembre) avant de repartir vers Toulon où il arrive le 24 novembre.

Le 14 décembre, le capitaine de frégate Jean-Nicolas Gauthier prend le commandement du bâtiment.

2001

Le 26 janvier à Toulon, 360 véhicules dont 100 blindés, une vingtaine d'hélicoptères et 1400 hommes du groupement interarmées embarqué (GIE) embarquent à bord des TCD Siroco, Foudre, Orage et Ouragan. Aux cotés de la composante de force amphibie sont déployés les frégates Suffren, Jean de Vienne et Surcouf, les commandos Marine, un groupe de plongeurs démineurs, deux CMT, des appareils de l'Aviation navale et de l'armée de l'Air, ainsi qu'un détachement de 250 hommes du commandement des opérations spéciales (Cos). L'exercice Catamaran a pour but de valider le concept national des opérations amphibies avec des répétitions de débarquement en Corse-du Sud précédant la mise à terre de l'ensemble de la force sur la plage de Racou (Pyrénées-Orientales) à partir du 2 février.

2002

Le TCD Orage fait une dernière sortie le 28 janvier, au matin au lendemain à l'aube. Le manque de disponibilité de bâtiments, compte tenu des unités en mission ou en travaux, se traduit par ceux qui restent par de multiples demandes de concours lors de la moindre sortie ! Le cas de l'Orage  est exemplaire puisqu'il a embarqué l'Amiral commandant de la force d'Action Navale en Méditerranée, une classe de lycéens toulonnais pour un stage d'information, manoeuvrés avec des commandos marine en sortant de Toulon (le bord est pris d'assaut comme un vulgaire contrebandier !), effectué un tir de Mistral devant le centre d'essais de la méditerranée, débarqué l'Amiral par hélicoptère en fin d'après-midi, puis les lycéens par LCVP au Morillon en mouillant en grande rade, entraîne de nuit, des pilotes de Lynx à la prise de cargaison en sling, fait divers essais de consommation et terminé en rentrant en petite rade par l'entraînement de deux CTM en porte à porte. Il est accosté au quai d'honneur à 8 heures et l'IPER commence immédiatement par le débarquement du gas-oil restant à bord et des lignes de mouillage.

L'Orage est en IPER jusqu'en septembre. Il reprend la mer mi-septembre pour les essais puis l'entraînement qui suivent les


 

périodes de travaux. Le CF Edmond de VIGOUROUX D'ARVIEU prend le commandement le 23 septembre.

Il appareille le 24 octobre avec deux CTM, deux Puma, deux Gazelle, 150 passagers et des véhicules. Le 29 octobre, au delà de Gibraltar, il rencontre une embarcation avec 20 passagers, des marocains, ayant tenté de gagner l'Espagne. Après une assistance par Zodiac, l'embarcation est remorquée jusqu'au large des Canaries où une vedette de sauvetage de Las Palmas la prend en charge.

Le TCD passe à Dakar début novembre et gagne le golfe de Guinée. Il relève le Commandant Birot le 6 novembre 2002 devant Abidjan. Il débarque par hélicoptère un détachement de l'ALAT. Le 16 novembre, il transporte de Dakar à la Côte d'Ivoire les véhicules et le matériel prépositionnés du lot de renforcement des capacités Africianes de maintien de la paix (Recamp). Début décembre, il fait une seconde rotation sur Dakar pour y prendre des unités de l'armée de terre qui vont renforcer le dispositif Licorne. Il repère ensuite des ponts de plageage au cas où une évacuation serait nécessaire. Il fait une escale de neuf jours à Dakar puis rallie Lomé le 30 décembre, après avoir croisé la Foudre juste avant Noël.

 

2003

L'Orage revient à Dakar puis embarque les troupes sénégalaises de la CEDEAO. Il appareille le 14 janvier et est à Abidjan le 19. Il est relevé par l'Ouragan le 25 janvier et participe à un débarquement de troupes de l'Ouragan sur une plage reconnue en décembre. Le retour à Toulon est retardé par une intensification de la crise ivoirienne. Le TCD Quitte Dakar le 4 février avec un groupe de quarante commandos marine et des éléments du 23ème BIMA avec ses véhicules qui sont déposés à San Pedro le 7 février. Il assure jusqu'au 10 février, le transport de l'escadron blindé des forces françaises au Cap vert. En remontant vers Toulon, il croise la Jeanne d'Arc et le Georges Leygues puis la Foudre et le Sirocco qui descendent dans le golfe de Guinée. L'Orage rentre à Toulon le 20 février et subit un entretien de dix semaines.

Le TCD repart de Toulon le 2 mai pour la mission corymbe 69 et relever l'Ouragan en Afrique occidentale. Il gagne Abidjan où il dépose une relève de troupes et de matériel pour l'opération Licorne, puis se ravitaille à Port Gentil fin mai et revient à Abidjan où il est mis en alerte pour une éventuelle mission d'évacuation au Libéria, où de violents combats opposent les forces gouvernementales aux rebelles du Lurd. Le 5 juin, les combats se déroulent à moins de cinq kilomètres du centre de Monrovia.

Sous le nom d’opération Providence, les forces françaises évacue, le 9 juin, les ressortissants français et étrangers de Monrovia (Liberia), alors que de violents combats se poursuivaient dans la capitale libérienne. Les ressortissants évacués par 130 militaires de l'armée de Terre ont rejoint le TCD Orage, en mission Corymbe dans le golfe de Guinée, pour être débarqués à Abidjan. En fin de journée, le nombre de ressortissants évacués s’élevait à 535 dont 61 enfants, 70 femmes et 70 personnels de l’ONU. L'Orage patrouille en permanence dans les eaux du Golfe de Guinée. Des soldats de l’opération Licorne en Côte d’Ivoire se sont également rendus à Monrovia pour quelques heures. Par hélicoptère, les évacués rejoignent le TCD qui les mènent à Abidjan.

Cette opération menée de main de maître a valu à l'équipage de l'Orage de se voir décerner par l'Association des Villes Marraines (sur proposition du Député-Maire de Limoges) le prestigieux "Prix Jean-François Pintat". Ce prix (d'un montant de 1.500 euros) a été remis au C.F. De Vigouroux d'Arvieu lors d'une cérémonie qui s'est déroulée au Sénat le jeudi 6 novembre 2003 en présence de nombreuses personnalités civiles et militaires.
La modestie de nos marins dût-elle en souffrir, il faut souligner ici leur extraordinaire générosité : profitant d'un bref séjour dans leur ville marraine, le 10 novembre 2003, les hommes du TCD Orage ont fait don de l'intégralité de ce prix à une petite association de Limoges ("Un enfant, un cartable") qui oeuvre en faveur de la scolarisation des enfants au Burkina Faso.

Relevé par la Foudre, l'Orage revient à Toulon mi-juillet. Il fait une sortie en Atlantique en septembre avec une escale à Glasgow le 12. Il est à Toulon en octobre et novembre.

 

2004

31 janvier 2004 - 5 mars 2004 : Mission Corymbe 74 (Déploiement dans le Golfe de Guinée)

L'Orage pars de Toulon fin janvier et gagne Dakar début février pour un transport de relève pour l'armée engagée dans l'opération Licorne (mission corymbe 74). Il est de retour à Toulon le 5 mars, relevé à son tour par l'aviso Lieutenant de vaisseau Le Hénaff. Il fait une sortie de deux jours au profit de l'Alat, jusqu'au 11 mars. Il devait participer à une manoeuvre interarmées du 14 au 18 mars avec l'Ouragan mais il est mis en alerte dès son retour à Toulon pour une mission de transport en Haiti.

17 mars 2004 - 2 mai 2004 : Mission Carbet (déploiement pour transport de fret ONU) à Port-au-Prince (Haiti). Escale aux Îles Vierges (Saint Thomas Island) et Porto-Rico (San Juan).

En mars, suite aux émeutes qui ont été déclenchées pour demander le départ du président Aristide en Haïti, la France déclenche l'opération Carbet dont le but est principalement d'assurer la sécurité des ressortissants français et européens dans l'île. Dès le début de l'opération, le Batral Champlain assure le transport de troupes entre Port au Prince et Cap haïtien. La frégate Ventôse est également sur zône. Viennent en renfort la Jeanne d'Arc et le Georges Leygues qui se positionnent au large de la zone nord, et l'Orage qui appareille de Toulon le 17 mars. La FMIH (Force multinationale intérimaire en Haïti) est officiellement constituée à partir de la mi-mars sous les ordres du général américain Coleman. Son mandat est d’une durée de trois mois à compter du 29 février (résolution 1 529 de l’ONU) afin d’engager la force de stabilisation des Nations-Unies. Carbet désigne la contribution française à la FMIH. (CSFM)

Après différentes opérations, il revient à Port au Prince le 15 avril où il embarque des conteneurs et des véhicules. Il en appareille dès le soir et arrive à Toulon le 5 mai.

  CF Bertrand DE GAULLIER DES BORDES prend le commandement le 7 mai

 

 

 

7 mai 2004 au 13 juillet 2005

 

7 mai 2004 : Prise de commandement du CF de Gaullier des Bordes.

Le bâtiment vient de vivre une intense période de navigation avec plusieurs déploiements dans le golfe de Guinée, - l’Orage a notamment participé à la mise en place LICORNE et effectué une évacuation de ressortissants à Monrovia au Libéria -, et un déploiement aux Antilles pour la mission « Carbet » en Haïti.

Le bâtiment et son équipage aspirent à un repos bien mérité. Le bâtiment ne dispose théoriquement plus de potentiel moteur. L’Orage devait pourtant appareiller une nouvelle fois en mai pour une mission Corymbe dans le golfe de Guinée avec relève Licorne en Côte d’Ivoire. Cette mission est finalement annulée.

 

MÉDITERRANÉE – Mai/juin 2004

 

Fin mai le bâtiment appareille pour une courte navigation en Méditerranée destinée à permettre au nouveau commandant de « se faire la main ». Cette sortie verra une escale de quelques jours à La Spézia et un peu d’amphibie élémentaire en rade d’Hyères. De Retour à Toulon, le TCD se prépare à participer à la revue navale du 15 août. Alors que l’équipage s’occupe à refaire une beauté au bâtiment, le 21 juin, un coup de tonnerre retentit dans le ciel serein de l’assemblée du matin. Le commandant en second annonce que l’Orage doit appareiller au plus vite pour assurer la prochaine relève Licorne, soit la cinquième depuis la première mise en place du dispositif. Le départ est fixé le 24 juin ; vous avez 3 jours pour tout préparer ! Fort heureusement, les hommes et le bateau sont rompus à ces missions, si bien que le 24 juin au matin, après embarquement de 160 soldats provenant du 7ème bataillon de chasseurs alpins basé à Bourg Saint Maurice, accompagnés de leurs véhicules, tout est paré.

 

LICORNE – Juin/août 2004

 

Le TCD appareille le 24 juin direction Gibraltar. Après avoir tourné à gauche, il poursuit tranquillement sa route, longeant les côtes sèches ou désertiques du Maroc et de la Mauritanie avant de faire une première halte au Sénégal. Quelques heures au mouillage devant Dakar vont permettent de préparer les travaux de maintenance prévus à l’occasion de l’escale du retour, et effectuer quelques réparations. Dix-huit heures, redémarrage du bâtiment en direction de Monrovia au Libéria où il s’illustra, il y a tout juste un an lors de l’opération Providence. Le programme initial prévoit des reconnaissances de plage par les équipes de la flottille amphibie, en préparation de l’embarquement de personnels et de matériels togolais et béninois de la mission des Nations Unies pour le Libéria (MINUL).

Nouveau coup de théâtre! Alors que l’Orage transite à l’ouest de la Sierra Leone, il doit provisoirement abandonner sa mission d’express du Golfe de Guinée pour se consacrer à une opération de police des mers et de lutte contre le narcotrafic ! L’opération baptisée « Robert », est lancée. Le TCD se met en chasse pour intercepter un remorqueur nommé « PITEA », battant pavillon togolais et suspecté de trafic illicite de stupéfiants. Le dispositif comprend également l’ATL2 de Dakar qui localise et identifie le remorqueur, le bâtiment hydrographique Laplace qui pistera ensuite la cible et un hélicoptère cougar du Commandement des Opérations Spéciales récupéré au large d’Abidjan. Après 3 jours de traque (il n’y avait que 2 nœuds de différence de vitesse), le remorqueur est intercepté de nuit au sud du Ghana le 6 juillet 2004. La prise du bâtiment ne pose pas de difficultés majeures : La surprise est totale, le dispositif adopté au moment de l’interception est suffisamment dissuasif pour éviter toute escalade et n’engage pas à résister. En l’espace de quelques secondes, le remorqueur subi une saturation sonore liée à la présence de l’hélicoptère au-dessus de lui, une saturation visuelle  liée aux phares du TCD et de l’hélicoptère et une  interrogation à la radio par l’équipe passerelle du TCD. Le remorqueur stoppe immédiatement. Les embarcations pneumatiques  mises à l’eau un peu plus tôt mettent les équipes de prise, de visite puis de fouille en place. Environ dix heures de fouille seront nécessaires pour découvrir la marchandise, cachée dans une bouteille d’air de lancement de moteur et gonflée à 30 bars. Le COMANAV à l’origine de la découverte se verra ainsi attribuer le surnom de « chien » (renifleur de drogue). L’équipe de prise déroute le PITEA vers le Togo sous l’accompagnement du bâtiment hydrographique « LAPLACE ». Cette interception est une première pour un TCD. Environ 500kg de cocaïne est trouvés soit plus de la moitié de la cocaïne prise par la marine en 2004. Le succès de cette opération sera récompensé par un témoignage de satisfaction du CEMA pour l’Orage qui apparaîtra également dans le film « Forces spéciales françaises » de l’émission « 52 à la une ».

Après s’être une nouvelle fois illustrée dans un domaine totalement inédit pour lui, le TCD reprend sa route vers Abidjan, pour libérer enfin ses camarades du 7ème BCA. Les opérations ont modifié le programme. De fait, l’arrêt à Abidjan est de courte durée, et, s’impose une cadence soutenue des opérations de mise à terre des troupes et du matériel, L’ORAGE ne demeure finalement que quelques heures à quai à Abidjan. La coopération avec la Côte d’Ivoire n’en est pas pour autant laissée pour compte puisque cette courte pause est l’occasion pour deux OMS mécaniciens Ivoiriens de prendre passage à bord afin d’effectuer un stage dans les entrailles de la bête.

Le train repart ; prochain arrêt : Monrovia. Le programme est à nouveau sur les rails et va crescendo avec l’embarquement durant plus de douze heures de soldats et de véhicules togolais et béninois : 4X4, camions, BRDM et autres matériels de soutien sont une fois de plus chargés à bord. Mère nature se montrant peu coopérative, les manœuvres courantes de porte à porte sont remplacées par des plageages de CTM à l’intérieur de l’Orage resté à l’extérieur du port en raison d’un accès trop délicat, ce qui augmente encore la durée des opérations. Les manœuvres d’embarquement s’effectuant en mer, les gaines ne peuvent tous êtres chargés et doivent donc êtres dépotés. Quatre conteneurs pourront finalement êtres chargés dans les CTM grâce à l’action du COMOPS allant négocier, avec des produits du terroir français, le grutage auprès d’un bâtiment ukrainien à quai à Monrovia. Le COMOPS rentrera à bord très joyeux et les yeux quelques peu « brillants », mission accomplie.

Le matériel embarqué est ensuite débarqué au mouillage à Cotonou puis à quai à Lomé. L’équipage va enfin pouvoir mettre pied à terre après plus de 20 jours de navigation et de nombreuses heures de manœuvres amphibies, de chargement et de déchargement. Les cérémonies du 14 juillet sont passées à Lomé. Le lendemain dès l’aube, Le TCD reprend la mer et repasse le 16 juillet à Abidjan pour débarquer encore les Béninois de l’ONUCI et embarquer un gros chargement LICORNE. Il faudra presque deux jours à l’équipage pour en venir à bout. Des véhicules, des remorques, des conteneurs, des caisses de matériel en vrac, des munitions de la gendarmerie.

Arrivée le 22 juillet à Dakar. le TCD, en quatre jours se refait une santé avec l’aide de l’entreprise Dakarnave. L’équipage quant à lui, retrouve avec plaisir Dakar qu’il connaît bien.

Le 26 juillet au matin le TCD s’élance enfin en direction de Toulon ramenant à la maison des marins soulagés et heureux de retrouver bientôt leur famille. Arrivée à Toulon le 4 août, le bâtiment est mis en gardiennage et l’équipage peut enfin prendre des permissions bien méritées. La participation à la revue navale est annulée.

 

MÉDITERRANÉE – Août 2004/mars 2005

 

S’ouvre alors une période un peu plus calme. La rentrée verra diverses priodes de navigation « à la petite semaine » sur les côtes de méditerranées.

De nombreuses activités de représentation marqueront cette période :

-         Un événement notable sera la participation du bâtiment aux festivités des « voiles de St Tropez »  du 7 au 9 octobre avec l’embarquement pour une journée de 17 peintres de la Marine à qui la plate-forme hélicoptère servira d’atelier pour quelques heures. Le préfet maritime, le préfet du Var et le maire de ST Tropez passeront également quelques heures à bord.

-         Le TCD se dirigera une nouvelle fois vers l’Italie pour une escale à Livourne.

-         Une démonstration au profit du CEMM argentin permettra de ballaster sur tout le radier, tâche qui n’avait pas été réalisée depuis plusieurs années, le TCD travaillant essentiellement en mixte.

-         Enfin le TCD participera aux cérémonies du 11 novembre à Limoges, lui permettant ainsi de renouer avec sa ville marraine.

 

Cette période sera également l’occasion de parfaire l’entraînement. L’Orage suivra un stage de remise en condition opérationnelle conduira quelques exercices amphibies (Jehol, Anvil, …) avec le 1er RIMa en rade d’Hyères, le SPAHIS et la BAM également en rade d’Hyères, le 2ième REI du côté de Sète et enfin le REC en Corse; cette dernière sortie sera marquée par une météo particulièrement difficile avec neige et, sur le transit vers la Corse, quelques coups de roulis estimés à près de 40°; les légionnaires feront aussi bonne figure que les marins.

 

L’inspection générale passée début février 2005, l’équipage commencera la préparation active d’une nouvelle mission Corymbe prévue pour durer environ cinq mois.

 

CORYMBE 80 – Mars/août 2005

 

L’appareillage s’effectue le 15 mars 2005. Le TCD est à Dakar le 22 mars pour prendre la suite de l’Ouragan. La suite passée, le TCD participe à un exercice amphibie avec les FFCV et le 23ième BIMa sur les plages de Yene et Guerreo à quelques heures de Dakar. Puis c’est le départ vers le Sud le 29 mars.

Le dimanche 3 avril, l’Orage effectue un passex avec la frégate britannique «Portland »accompagnée de son ravitailleur. Exercices élémentaires, photex, et échanges de personnels.

Le 4 avril, le TCD se porte au secours d’un marin blessé à bord du porte conteneur « Kwanza » à l’ouest de la Guinée Konakry. Le blessé est embarqué à bord du TCD, mieux armé pour traiter un accidenté. L’Orage fait ensuite route vers Freetown en Sierra Leone pour transférer le blessé vers des moyens de traitement plus conséquents, ce qui lui permet d’avancer son escale de 24 heures. Le TCD accoste à Freetown le 6 avril juste devant le Portland.

Cette escale officielle de l’Orage à Freetown est encore une « première » depuis plus de 15 ans. Le dernier bâtiment français à y avoir été était le TCD Foudre en 2003 mais pour une escale technique en vue de charger des camions américains destinés à l’ONUCI. Les réceptions chez les plus hautes autorités de l’Etat s’enchaînent, ajoutées au traditionnel coquetèle et aux manifestations sportives inter marines. Devant les inextricables difficultés pour traverser la ville, l’équipage profitera des CTM pour visiter la péninsule. Le 11 avril, le TCD appareille avec 3 marins Sierra Leonais. La barrière de la langue s’effacera rapidement devant la volonté d’intégration et  la camaraderie entre anglophones et francophones.

Le TCD rejoint ensuite ses camarades de Licorne pour quelques jours d’échanges et d’entraînement à la mer, les escales de bâtiments à Abidjan n’étant pas autorisées à cette époque. Les pilotes des hélicoptères du COS et du BATALAT profitent de l’occasion pour se remettre à jour de leurs qualifications à l’appontage et le TCD est utilisé comme cible pour des entraînements aux assauts héliportés des commandos des forces spéciales. Des échanges sont organisés entre Licorne et le bâtiment. Le commandant est reçu à Abidjan par le COMANFOR Licorne et le TCD accueille le Général adjoint opérations (GAO) et plusieurs officiers de l’état-major Licorne le 16 avril.

Après ces quelques jours, la route est reprise pour une arrivée le 18 avril au Bénin à Cotonou, escale très appréciée de l’équipage avec ses activités classiques de représentation, de détente et d’action civilo-militaires, notamment à Adjohoun dans la continuité des ouvrages faits par les TCD Ouragan et Siroco. Le TCD complète son équipage en embarquant quelques marins béninois.

Le 22 avril le TCD appareille pour… un nouveau changement de programme : Ce n’est plus Lagos ou Port-Gentil mais un pré positionnement devant le Togo en période d’élections présidentielles. L’Orage va ainsi être aux premières loges pour assister aux débordements « contrôlés » des élections. A l’annonce des résultats le spectacle est impressionnant, ce sont une multitude de colonnes de fumée qui s’élèvent de Lomé et le long de la côte. Les nombreux contacts tissés lors des précédentes missions permettent cependant de ne pas trop s’inquiéter pour nos ressortissants, la situation reste sous contrôle et fini pas se calmer. Le TCD patientera jusqu’au 4 mai avant de reprendre sa route vers Port-Gentil, et le franchissement de « la ligne ».

Entre temps le TCD aura ravitaillé à la mer le 1er mai avec un pétrolier civil, le « Trade winds ». Là encore c’est une première. Ce type de ravitaillement, qui n’avait jamais été effectué par un TCD type « O », est particulièrement intéressant car le prix du gazole est beaucoup moins cher qu’à quai. Ce ravitaillement est effectué en flèche en route, le pétrolier remorquant le TCD pendant le ravitaillement. Les conditions météo étant difficiles, jusqu’à mer 4, cette action verra un homme à la mer lors du transfert d’une équipe du TCD vers le pétrolier; l’homme sera récupéré immédiatement et sans mal.

 

Cette escale bienvenue permet à l’équipage de souffler et de se ressourcer. Les activités officielles et civilo-militaires sont réduites au minimum. Une délégation de l’Orage participe, en compagnie de nos camarades marsouins du centre nautique, à la cérémonie du 8 mai au mémorial de Port-Gentil. Nouveau complément d’équipage avec l’embarquement d’officiers sénégalais. Le 10 avril, Appareillage en direction de Dakar.

Les cérémonies du franchissement de « la ligne » se déroulent le lendemain de l’appareillage dans la convivialité et la bonne humeur, mais voit la destruction de la piscine après moult années de bons et loyaux services.

Le 15 mai voit un passage express à Freetown pour débarquer les stagiaires sierra-leonais, et le 17 c’est l’accostage à Dakar. Cette escale voit de nombreuses manifestations de représentations dont un coquetel à bord du TCD et quelques échanges avec nos camarades du BIMa. Le 19 mai le TCD embarque le Général de corps d’armée WIRTH, inspecteur des forces en opérations et de la défense du territoire (IFODT), qui vient avec son état-major inspecter la mission Corymbe. Quelques briefings puis les activités communes avec les FFCV s’enchaînent. L’inspecteur repartira très satisfait semble-t-il, et très surpris de la symbiose existant entre marins et marsouins ou autres biffins.

Le 21 mai le TCD repart de nouveau vers le sud  Passage devant la Côte d’Ivoire comprenant son lot d’entraînement et d’échanges fructueux avec Licorne, et le 27 mai, c’est un accostage à Cotonou. Quelques manifestations officielles et activités civilo-militaires là encore à Adjohoun, une visite du Vice Amiral d’escadre GIRAUD, DCMD, et le 1er juin c’est un appareillage vers la Guinée équatoriale.

Le vendredi 3 juin, le TCD effectue le premier accostage d’un TCD à MALABO, escale réservée traditionnellement aux avisos en raison de sa faible praticabilité. Les activités officielles s’enchaînent à bord du TCD, chez les équato-guinéens et à l’ambassade de France. Le communauté expatriée est particulièrement accueillante et organise bon nombre d’activités pour l’équipage. Les marins sortent en tenue pour cette escale très officielle.

Le 6 juin c’est l’appareillage vers le Cameroun. Le TCD en profite pour ravitailler, à la mer, avec un pétrolier civil, le Nagayevo.

Le 8 juin le TCD accoste à Douala. Le dernier accostage d’un TCD dans ce port remonte à 2000. C’était l’Orage. Deux jours d’escale seulement, c’est très court, et là encore c’est un peu la course aux activités officielles. Les marins camerounais assurent un accueil irréprochable à leurs camarades gaulois.

Le 10 juin, c’est un appareillage vers Dakar. Le 15 juin, petite alerte pour l’interception éventuelle d’un bâtiment suspecté de trafic de drogue. Finalement l’action n’a pas lieu faute de client et le TCD accoste à Dakar le 17 juin. La situation étant susceptible de dégénérer en Guinée-Bissau en période électorale, une alerte est prise avec les FFCV. Enfin, le TCD prépare également l’exercice « Amitié », effectué avec les FFCV et les Sénégalais. Le 23 juin, après quelques mécanisations avec les engins sénégalais, le TCD prend le contrôle tactique d’une flotte de débarquement constituée des moyens français et sénégalais et retourne sur le site de Guereo pour les opérations de débarquement conduites à l’aube du 24 juin. Une fois ces opérations terminées le TCD rentre à Dakar. Il a entre temps effectué la recherche et la récupération par plongeurs de l’ancre de l’Edic  sénégalais, perdue lors des opérations.

Le 27 juin, appareillage une fois encore vers le Sud et des eaux bien connues. Le TCD aura vraiment « astiqué » le golfe de guinée. Le 1er juillet le TCD est devant Abidjan et le 4 juillet c’est un accostage à Lomé au Togo pour une escale très attendue. En effet, deux mois plus tôt, le TCD était devant le Togo au moment des élections. L’accueil des Togolais est toujours aussi agréable et chaleureux, notamment celui de nos camarades de la Marine avec lesquels nous avons de vraies relations d’amitié.

Le 8 juillet, le CF Laurent Isnard, futur commandant, embarque.

Le 10 juillet, appareillage. Le TCD effectue quelques exercices en mer destinés à la prise en main du futur commandant et accoste à Cotonou le 12 juillet.

Le CF Isnard prend le commandement du TCD Orage le 13 juillet, reconnu par le CF de Gaullier des Bordes.

(Texte : CF de Gaullier des Bordes)

 

2006

En mai, exercice antipollution Pollux.

Le 24 juillet, appareillage pour une mission Corymbe. Le mercredi 2 août, le transport de chalands de débarquement (TCD) Orage accoste à Dakar. A quai, le bâtiment atelier polyvalent (BAP) Jules Verne l’attendait, pour lui passer le relais après 4 mois sur zone afin qu’il puisse à son tour assurer la permanence de la présence française dans le Golfe de Guinée. Le TCD Orage appareillera de Dakar pour la mission Corymbe 86. Escale à Dakar (Sénégal) du 2 au 8 août. Puis Douala (Cameroun) du 18 au 22 août. Une escale de 15 jours, du 15 au 30 septembre, à Dakar (Sénégal) pour entretien à mi-mission.

Escale ensuite à Cotonou (Bénin) du 6 au 11 octobre.

Les marins du TCD Orage reçoivent une lettre de félicitations du général commandant la Force interarmées Licorne pour l'engagement et le soutien apporté par l'Orage au dispositif militaire français déployé en République de Côte d'Ivoire.

Le lundi 13 novembre, à Dakar, le transport de chalands de débarquement (TCD) Foudre a relevé le TCD Orage pour la mission Corymbe 87. A l’issue d’une escale à Dakar, les marins de l’Orage retrouveront leurs familles et leur port base de Toulon, au début du mois de décembre, après 4 mois et demi d’absence.

 

 

 

2007

 

    Rentrée des permissionnaires le 8 janvier

   TCD Orage, en alerte appareillage à 72 heures, à compter du 16 janvier

   Fin janvier - Exercices Amphibies (25 - 26 janvier)

   Mois de Mars : Sortie d'une semaine.

   Du 07 au 31 mai : Participation à l'exercice SKREO (mouette en breton).

   Exercices au large de La Rochelle

 

   Week-end de la Pentecôte sur Brest (une dernière fois) !

 

   Dernière sortie à la mer le vendredi 29 juin 2007, en présence des anciens Commandants disponibles,

   de 60 anciens marins, et d'une délégation de la ville de Limoges.

 

 

 

 

 

Bilan / Quelques chiffres !!

 

Mis sur cale : Juin 1966

Armement pour essais : 30 septembre 1967

Armement définitif : 1er janvier 1968

Admission au service actif : 1er avril 1968

 

Dernière IPER : 12 octobre 1998 au 12 février 1999

Dernier passage au bassin : 16 au 22 novembre 2006 (Dakar)

 

Total appontages depuis l'admission au service actif : 45 571

 

Heures de marche depuis le montage à bord des moteurs

Bâbord : 89 293

Tribord : 89 613

 

Soit équivalent à une dizaine d'années ... sans s'arrêter !!!

 

1966 - 1976

1977 - 1987

1988 - 1998

1999 - 2009

Texte et photos / Jean-Michel Roche - Netmarine / Remerciements